• Chanson d'automne.

     

    Les sanglots longs

    Des violons

    De l'automne

    Bercent mon cœur

    D'une langueur

    Monotone.

     

    Tout suffocant

    Et blême, quand

    Sonne l'heure,

    Je me souviens

    Des jours anciens

    Et je pleure ;

     

    Et je m'en vais

    Au vent mauvais

    Qui m'emporte

    Deçà, delà,

    Pareil à la

    Feuille morte.

     

    Paul Verlaine (1844-1896)

     


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    La lune blanche...

     

    La lune blanche

    Luit dans les bois ;

    De chaque branche

    Part une voix

    Sous la ramée...

     

    Ô bien-aimée.

     

    L'étang reflète,

    Profond miroir,

    La silhouette

    Du saule noir

    Où le vent pleure...

     

    Rêvons, c'est l'heure,

     

    Un vaste et tendre

    Apaisement

    Semble descendre

    Du firmament

    Que l'astre irise...

     

    C'est l'heure exquise.

     

    Paul Verlaine (1844-1896)

     


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  • La cigale.

     

    L'air est si chaud que la cigale,

    La pauvre cigale frugale

    Qui se régale de chansons,

    Ne fait plus entendre les sons

    De sa chansonnette inégale ;

    Et, rêvant qu'elle agite encor

    Ses petits tambourins de fée,

    Sur l'écorce des pins, chauffée,

    Ou pleure une résine d'or,

    Ivre de soleil elle dort.

     

    Paul Arène (1843-1896)


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  • Soleil couchant.

     

    Les ajoncs éclatants, parure de granit,

    Dorent l'âpre sommet que le couchant allume ;

    Au loin, brillante encor par sa barre d'écume,

    La mer sans fin recommence où la terre finit.

     

    A mes pieds c'est la nuit, le silence. Le nid

    Se tait, l'homme est rentré sous le chaume qui fume ;

    Seul, l'Angélus du soir, ébranlé dans la brume,

    A la vaste rumeur de l'océan s'unit.

     

    Alors, comme du fond d'un abîme, des traînes,

    Des landes, des ravins, montent des voix lointaines

    De pâtres attardés ramenant le bétail.

     

    L'horizon tout entier s'enveloppe dans l'ombre,

    Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre,

    Ferme les branches d'or de son rouge éventail.

     

    José Maria de Heredia (1842-1905)


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  •  

    Que la montagne est belle...

    Que la montagne est belle à Puy Saint Vincent.

     


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