• Mars

    Il tombe encore des grêlons,

    Mais on sait bien que c'est pour rire.

    Quand les nuages se déchirent,

    Le ciel écume de rayons.

     

    Le vent caresse les bourgeons

    Si longuement qu'il les fait luire.

    Il tombe encore des grêlons,

    Mais on sait bien que c'est pour rire.

     

    Les fauvettes et les pinsons

    Ont tant de choses à se dire

    Que dans les jardins en délire

    On oublie les premiers bourdons.

    Il tombe encore des grêlons...

     

    Maurice Carême.


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  • Des œufs dans la haie

    Fleurit l'aubépin

    Voici le retour

    Des marchands forains

     

    Et qu'un gai soleil

    Pailleté d'or fin

    Éveille les bois

    Du pays voisin !

     

    Est-ce le printemps

    qui cherche son nid

    Sur la haute branche

    Où niche la pie ?

     

    C'est mon cœur marqué

    Par d'anciennes pluies

    Et ce lent cortège

    D'aubes qui le suit.

     

    René Guy Cadou.


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  • Le Petit Berger - Paul Verlaine -

    J'ai peur d'un baiser
    Comme d'une abeille.
    Je souffre et je veille
    Sans me reposer :
    J'ai peur d'un baiser !


    Pourtant j'aime Kate
    Et ses yeux jolis.
    Elle est délicate,
    Aux longs traits pâlis.
    Oh ! que j'aime Kate !


    C'est Saint-Valentin !
    Je dois et je n'ose
    Lui dire au matin…
    La terrible chose
    Que Saint Valentin !


    Elle m'est promise,
    Fort heureusement !
    Mais quelle entreprise
    Que d'être un amant
    Près d'une promise !


    J'ai peur d'un baiser
    Comme d'une abeille.
    Je souffre et je veille
    Sans me reposer :
    J'ai peur d'un baiser !

     

    Le Petit Berger - Paul Verlaine -


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  • Donc Balthazar, Melchior et Gaspard, les rois mages

    Chargés de nefs d'argent, de vermeil et d'émaux

    Et suivis d'un très long cortège de chameaux

    S'avancent, tels qu'ils sont dans les vieilles images.

     

    De l'Orient lointain, ils portent les hommages

    Au pied du fils de Dieu, né pour guérir les maux

    Que souffrent ici-bas l'homme et les animaux ;

    Un page noir soutient leurs robes à ramages.

     

    Sur le seuil de l'étable où veille Saint Joseph

    Ils ôtent humblement la couronne du chef

    Pour saluer l'enfant qui rit et les admire.

     

    C'est ainsi qu'autrefois, sous Auguste César

    Sont venus, présentant l'or, l'encens et la myrrhe

    Les rois mages Gaspard, Melchior et Balthazar.

     

    José Maria de Heredia.

     

     

     

     


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  • Nouvelle année, année nouvelle,

    dis-nous, qu'as-tu sous ton bonnet ?

     

    J'ai quatre Demoiselles

    toutes grandes et belles;

    la plus jeune en dentelles,

    la seconde en épis,

    la cadette est en fruits

    et la dernière en neige !

    Nous chantons, nous dansons

    la ronde des saisons.

     

    Louisa Paulin


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