• Sur la glycine en fleur, que la rosée humecte,

    Rouges, verts, bleus, jaunes, bistres, vermeils,

    Les mille insectes

    Bougent et butinent dans le soleil.

    Oh ! la merveille de leurs ailes qui brillent

    Et leurs corps fins comme une aiguille

    Et leurs pattes et leurs antennes

    Et leur toilette quotidienne

    Sur un brin d'herbe ou de roseau.


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  • Hé oui, je sais bien qu'il fait froid,

    Que le ciel est tout de travers;

    Je sais que ni la primevère

    Ni l'agneau ne sont encor là.

     

    La terre tourne; il reviendra,

    Le printemps, sur son cheval vert.

    Que ferait le bois sans pivert,

    Le petit jardin sans lilas?

     

    Oui, tout passe, même l'hiver,

    Je le sais par mon petit doigt

    Que je garde toujours en l'air.

     

    N'entends-je pas frémir en moi

    Un pré naïf et recueilli

    Autour de son clocher fleuri ?


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  • Petit printemps fantasque,

    Qui lance avec humeur

    De violentes bourrasques

    Sur les arbres en fleurs;

     

    Petit printemps sauvage

    Comme un chat hérissé,

    Qui nous crache au visage

    De gros flocons glacés;

     

    Petit printemps boudeur,

    Pourquoi faire la moue?

    Laisse les douces fleurs

    Refleurir sur ta joue.


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  • Il tombe encore des grêlons,

    Mais on sait bien que c'est pour rire.

    Quand les nuages se déchirent,

    Le ciel écume de rayons.

     

    Le vent caresse les bourgeons

    Si longuement qu'il les fait luire.

    Il tombe encore des grêlons,

    Mais on sait bien que c'est pour rire.

     

    Les fauvettes et les pinsons

    Ont tant de choses à se dire

    Que dans les jardins en délire

    On oublie les premiers bourdons.

    Il tombe encore des grêlons...


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  • C'est un beau soir de mars, rugueux et froid.

    L'après-midi, quelques fragiles anémones

    Ont fleuri toutes à la fois.

    A cette heure tombe le soleil jaune.

     

    Merles et grives

    S'interpellent et se poursuivent

    Et s'écoutent siffler à pleine voix,

    Ou bien encore grincent et se chamaillent

    Parmi les mailles

    Des rameaux fins et divergents du bois.

     

    Au ras du sol poussent les herbes

    A petits brins, frêles et lisses.

    La surface des eaux se plisse

    Au vent acerbe.

     

    Les villages, lavés par la neige et la pluie,

    Au bord de la grand-route et des mares s'appuient

    Et reluisent, de loin en loin, parmi les champs:

    Tuiles rouges et volets verts et pignons blancs.


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