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    Les prés ont une odeur d'herbe verte et mouillée

    Un frais soleil pénètre en l'épaisseur des bois,

    Toute chose étincelle et la jeune feuillée

    Et les nids palpitants s'éveillent à la fois.

     

    Les cours d' eau diligents aux pentes des collines

    Ruissellent, clairs et gais, sur la mousse et le thym;

    Ils chantent au milieu des buissons d'aubépines

    Avec le vent rieur et l'oiseau du matin.

     

    Les gazons sont tout pleins de voix harmonieuses.

    L'aube fait un tapis de perles aux sentiers,

    Et l'abeille, quittant les prochaines yeuses,

    Suspend son aile d'or aux pâles églantiers.


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    Qui n'a pas vu les toits du Louvre,

                          Quand par les clairs matins, ils font,

    Sous le tendre azur qui les couvre,

    Un bloc d'un azur plus profond ?

     

                            Alors l'aiguille d'or

                            De la Sainte-Chapelle

                                     Rappelle

                             Clouant au sol Paris vermeil

                             Un trait planté par le soleil

                                       Qui vibre encor.

     

    D'un pont comme d'une avant-scène

    L'œil suit la courbe de la Seine,

    Au loin, dans un brouillard si bleu

    Que le travail grinçant des grues,

    Comme alentour les cris des rues,

                           Tout semble un jeu...

     

     

                                      


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    On a dressé la table ronde

    Sous la fraîcheur du cerisier,

    Le miel fait les tartines blondes,

    Un peu de ciel pleut dans le thé.

     

    On oublie de chasser les guêpes

    Tant on a le cœur généreux.

    Les petits pains ont l'air de cèpes

    Egarés sur la nappe bleue.

     

    Dans l'or fondant des primevères,

    Le vent joue avec un chevreau;

    Et le jour passe sous les saules,

     

    Grave et lent comme une fermière

    Qui porterait, sur son épaule,

    Sa cruche pleine de lumière.


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    N'oublie pas la chanson du soleil, Vassili,

    Elle est dans les chemins craquelés de l'été,

    dans la paille des meules,

    dans le bois sec de ton armoire,

    ...si tu sais bien l'entendre,

    Elle est aussi dans le cœur du criquet,

    Vassili, Vassili, parce que tu as froid, ce soir,

    Ne nie pas le soleil.


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    Viens. Sur tes cheveux noirs jette un chapeau de paille.

    Avant l'heure du bruit, l'heure où chacun travaille,

    Allons voir le matin se lever sur les monts

    Et cueillir par les prés les fleurs que nous aimons.

    Sur les bords de la source aux moires assouplies,

    Les nénufars dorés penchent des fleurs palies,

    Il reste dans les champs et dans les grands vergers

    Comme un écho lointain des chansons des bergers,

    Et, secouant pour nous leurs ailes odorantes,

    Les brises du matin, comme des sœurs errantes,

    Jettent déjà vers toi, tandis que tu souris,

    L'odeur du pêcher rose et des pommiers fleuris.


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